St Vincent - Jérusalem

Maison Saint Vincent, P.O Box 9209
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Les sœurs arrivent dans la petite maison de louage. Il n’y a aucun meuble, des caisses remplacent chaises et tables. Mais les bagages ne sont pas encore arrivés du port de Jaffa. Sœur Sion ne se trouble pas: on attend calmement la manifestation de la Providence.

Les Sœurs commencent à circuler en ville, attirant l’attention surtout pour la grande cornette blanche. On n’a jamais rien vu de pareil ! En effet les communautés religieuses sont nombreuses, mais elles sont cloîtrées. Alors, on invente « Quoi ! Ce sont sûrement de grands médecins venus de Paris ». Et aussitôt la nouvelle se répand.

Justement, le fils d’un « effendi » voisin, souffrant depuis 2 mois, s’affaiblit de jour en jour. On fait appel alors aux grands médecins. Sœur Sion et une compagne répondent à ce désir. Sœur Sion prescrit une potion qu’elle compose elle-même. L’enfant est soulagé et guéri quelques jours après. Voilà les sœurs devenues célèbres. Cheikh Youssef, grande personnalité, en a entendu parler. Il vient de perdre son père et son fils à cause de la même maladie. Et voilà que son petit dernier est atteint. Les sœurs sont appelées ; elles arrivent en récitant le chapelet en main. L’enfant boit la potion préparée, il passe une bonne nuit et les sœurs prient. Huit jours plus tard l’enfant est guéri. Et tout le monde parle des grands oiseaux blancs venus de France pour soigner les Turcs.

La 1ère œuvre vient de débuter : la visite des pauvres et des malades à domicile dans les villages environnants. Elles sont maintenant 7 sœurs. Elles ouvrent un petit dispensaire. Ce sera ensuite la visite des lépreux.

En 1887, c’est l’accueil d’un enfant abandonné, l’ouverture d’un ouvroir où des jeunes femmes de familles aisées viennent confectionner des vêtements pour les pauvres. Enfin, il faut penser aux vieillards délaissés. Mais la petite maison n’est pas extensible, de plus elle est insalubre. Il faudrait émigrer hors des murs. Sœur Sion fait prier ses compagnes et commence ses contacts. Elle écrit au Père Fiat pour lui exposer la situation. Celui-ci lui répond : « Ma fille, achetez votre terrain, la Providence y a pourvu ». Toutes les difficultés sont vaincues et le firman est accordé par la Sublime Porte : on pourra construire un vaste hospice, pour y accueillir toutes les misères. En juin 1890, la 1ère pierre est posée. En 1892, on s’y installe.

En 1914, durant la 1ère guerre mondiale, la Turquie s’étant alliée à l’Allemagne, tout le personnel français a dû quitter le pays et rentre en France. Les sœurs autochtones qui restèrent, eurent à supporter de pénibles difficultés pour nourrir les 260 assistés de l’Hospice, surtout qu’à chaque instant les Turcs venaient réclamer soit des lits, soit du matériel. Le Gouvernement Turc alla même jusqu’à proposer aux sœurs de quitter l’habit ; ce qu’elles refusèrent.

En 1948, l’hospice se trouva au milieu des affrontements. Il était interdit par les Israélites d’ouvrir les persiennes ou de sortir de la maison.

En 1956, Sœur Bernès arriva à obtenir un sauf-conduit qui lui permettrait de diriger ses deux annexes. : Béthanie en zone arabe et Aïn Karem en Israël. Cette situation dura jusqu’à la guerre de 1967, où le pays fut unifié jusqu’au Jourdain.

En décembre 1988, une garderie pour les enfants externes fut fondée. Actuellement l’hospice comprend : crèche, (internes et externes), garderie et jardin d’enfants, enfants internes, handicapés physiques et mentaux, ainsi que des vieillards. De plus, les portes de la maison sont ouvertes, même pendant la nuit, pour accueillir les cas urgents : femmes battues ; jeunes filles, enfants et handicapés perdus, venant de la part de la police ou du service social.